Cette newsletter est mon récit d'un changement de vie complet, fait à l'aube de mes quarante ans. Le journal d'une déconstruction progressive de tout ce que je pensais être "la norme" : le salariat, la montée dans la hiérarchie, le management d’une grande équipe, travailler dur mais consommer beaucoup, et se dire qu'on profitera quand viendra la retraite.
J’ai aujourd’hui une vie simple avec plusieurs activités, qui m’occupent quelques heures par semaine : une marque regroupant des gîtes touristiques dans ma ville, un e-commerce de décoration intérieure et l’écriture de cette newsletter.
Plus de réveil le matin, pas de patron, pas de collègues non plus, travailler de la maison et moins de revenus.
Tout cela ouvre de nouveaux challenges que j’essaye de relever depuis bientôt 4 ans. Peut-être que ce chemin est ou sera aussi le vôtre ?
Je raconte mon histoire dans les 6 premiers articles :
1 - Découvrir la Rat Race, ma grande prise de conscience de 2018
2 - Mon premier virage, grâce au minimalisme depuis 2015
3 - Ma décision de moins travailler et de passer au 4/5ème en 2018
4 - Mes premiers investissements immobiliers en 2019
6 - Ma nouvelle vie depuis 3 ans
J’ai donc démissionné en mai 2021, et cet article est écrit en août 2024.
Trois ans sont passés, lentement.
Quitter le salariat, partir en province, avoir une vie plus minimaliste m’a permis de voir passer le temps plus lentement.
Un calme apparent, car beaucoup de tumultes dans ma tête.
J’ai mis du temps à accepter tout ce vide.
J’ai continué à en faire trop.
Lorsqu’on laisse tout derrière soi, tout devient possible.
Et avec ma personnalité, curieuse, cela m’amène à vouloir tout découvrir, tout apprendre.
Mes achats de formations en ligne se sont multipliés la première année.
Certaines suivies, d’autres même pas démarrées.
J’ai imaginé des dizaines de business possibles.
Et puis, par manque de relance et d’envie de ma part, ces prémisses de business se sont stoppées.
Si je devais résumer mon état d’esprit en une phrase : je ne veux pas de contrainte.
Je ne veux pas passer des heures sur un sujet de façon « obligée » chaque semaine.
Je ne veux pas avoir des rendez-vous dans mon agenda.
Je ne veux rien qui me réveille la nuit.
L’environnement dans lequel je vis joue un rôle majeur dans ces changements.
Vivre en province dans une ville de 40 000 habitants est tellement plus simple.
Nous habitons en centre-ville, avec de bons restaurants à quelques minutes à pied. Pas cher du tout en plus.
Un cinéma et la bibliothèque au bout de la rue.
Tous les commerces nécessaires à 10 minutes en voiture.
Nous avons mis trois ans à trouver notre maison, qui est notre dernier achat immobilier, en juin dernier.
2 chambres, un bureau, un jardin, de quoi garer les deux voitures.
Parfait.
Nous avons habité au démarrage dans un grand appartement dans les greniers d’un immeuble du centre-ville.
Sublime, mais peu pratique.
Les escaliers, le parking public juste devant, mais pouvant être complet, la chaleur sous les toits en période caniculaire.
Pas d’extérieur.
Une de mes attentes est le confort, la praticité.
Je veux de la simplicité.
Pouvoir me garer devant ma maison sans me prendre la tête.
Rentrer dans ma maison en quelques pas et pas après trois étages.
Pouvoir m’allonger dans mon jardin et regarder le ciel.
Cliché non ?
Et…pouvoir sortir mon chien en ouvrant juste la porte, ou laisser la porte ouverte toute la journée quand il fait beau.
Meilleure décision aussi d’adopter un chien.
C’était impossible dans notre vie d’avant.
Je partais à 7h30 et revenais à 20h30.
Mon seul sujet de préoccupation hors du travail ne pouvait être que quoi manger ce soir.
Donc une maison, un chien.
Et comme activité(s) ?
« Que faites-vous dans la vie ? »
« Votre métier ? »
Je réponds maintenant « entrepreneur », mais j’ai eu du mal à me définir.
Mon travail ne me définissant plus, qui suis-je ?
Mon quotidien, c’est surtout une trop grande disparité d’activités entre la basse saison ( = l’hiver) et la haute saison ( = printemps, été, automne).
Car ma seule contrainte, que j’accepte pour l’instant, c’est la gestion de notre marque de gîtes touristiques. Elle regroupe 8 logements, nous en possédons 5 avec mon conjoint, mes parents, mon frère et mon beau-frère en ont chacun un. Je m’occupe de 6 logements, ma mère des deux derniers.
Maintenant que je vis ce (grand) décalage d’activité depuis trois ans, je peux vous dire que c’est difficile.
On s’ennuie en hiver et c’est en plus les mois les plus moches.
Et l’été, on enchaîne les journées sans pouvoir s’arrêter.
Pas de grosses journées, quelques heures ici et là.
Mais quasiment aucun jour vraiment off.
Deux lumbagos l’année dernière, le premier en ce moment pour cet été.
C’est physiquement dur, ce que je n’ai jamais eu à dire pour mes emplois salariés.
J’ai mis en place cette année une préparation physique en début d’année, modeste, mais mieux que rien. Cela m’a permis de passer les mois d’avril à juillet sans pépins de santé. Un lumbago maintenant, mais qui arrive à trois semaines avant la fin du pic d’activités.
C’est mieux.
Depuis quatre ans que nous exploitons cette marque, nous sommes passés par plusieurs phases.
La recherche des biens, leurs achats, les travaux et la décoration, puis le début de l’exploitation, la délégation à d’autres personnes du ménage, et enfin la routine.
Tous les logements sont maintenant en phase routine.
Mais j’ai des choses à faire.
Je vérifie tous les logements après le nettoyage, je m’occupe du lavage du linge (infroissable heureusement), des courses et j’accueille certains voyageurs. Je gère la partie messages, réponses aux questions, site web et plateforme en ligne comme Booking ou Airbnb. Et de la comptabilité.
Mais être maintenant dans cette phase routine signifie que je commence à m’ennuyer.
Plus beaucoup de défis.
Et aucune envie de continuer à acheter de l’immobilier.
Mais c’est encore chouette d’accueillir des personnes qui viennent en vacances ou pour retrouver leurs amis. De bonnes vibrations. Ils aiment nos logements, que j’ai aménagés le plus cosy possible.
Et mes défis, c’est de bien gérer tout ce temps libre l’hiver, de continuer à alimenter ma curiosité, et de maintenir une vie sociale.
En tant qu’introvertie, j’adore ma nouvelle vie, mais la solitude a ses limites.
Mon objectif moyen - long terme maintenant est de déterminer le prochain mouvement.
Je sais déjà qu’on va vendre une partie de notre immobilier dans les prochaines années, ou a minima les basculer dans un mode de location passif, c’est-à-dire déléguer à 100%.
J’ai écrit un plan de revente qui démarre en 2029, donc dans cinq ans.
L’hiver dernier j’ai aussi créé une boutique en ligne pour vendre des designs que je conçois.
Pas l’activité la plus rentable (peut-on vraiment vivre de son art ?), mais cela m’a bien amusé pour l’instant.
J’avoue qu’après six mois et quelques découragements, je ne sais pas si je vais un jour en vivre, mais qui sait ?
Et enfin, l’écriture. Je me suis toujours dit que je voulais écrire, aimant tellement lire. Parler de mon quotidien via cette newsletter me semble être la façon la plus facile de me lancer.
Je vais aussi partager mes connaissances en immobilier par ce moyen.
Expliquer ce qui a marché pour moi, et qui pourrait donc vous aider ?
Merci de me lire,
À bientôt ?
Tiffany
Super article ! Merci de nous partager tout ça. Je vais aller lire tes autres articles de suite :)
Quand on goûte à l’entrepreneuriat, difficile de s’arrêter sur une activité 🫣