La déconnexion qui connecte
Quand mon article sur l'abandon des réseaux sociaux crée une communauté inattendue
Chers lecteurs,
Il se passe quelque chose d'étrange avec mon article sur mon départ des réseaux sociaux, publié en septembre dernier.
Chaque jour, une dizaine de nouveaux lecteurs le découvrent. Les commentaires affluent. Vous me partagez vos expériences, vos doutes, vos envies de changement.
C'est ironique, non ? Un texte sur la déconnexion qui devient... viral.
Mais ce succès inattendu me fait réfléchir...
Vos commentaires et réactions m'ont fait prendre du recul sur notre relation au numérique, à la notion de communauté en ligne, et surtout à cette quête collective d'un nouvel équilibre digital.
Je vous propose aujourd'hui d'explorer ensemble ces réflexions et de vous dévoiler mes questionnements actuels sur la place des réseaux sociaux dans ma vie d'entrepreneure.
Ma relation complexe avec les communautés en ligne
Certains commentaires reviennent, notamment celui sur la peur de perdre des amitiés virtuelles, des connexions précieuses créées au fil des ans.
Je dois avouer qu'ils m'ont surprises.
Car moi, j'ai toujours eu un rapport différent aux "communautés en ligne". Je les ai même fuies.
Je me souviens quand j'ai démarré mes gîtes. Comme beaucoup, je me suis inscrite dans des groupes de propriétaires. Pour apprendre, échanger, partager les bonnes pratiques.
Mais j'ai vite réalisé que ces groupes avaient un effet pervers sur moi : à force de lire les problèmes des autres, mon cerveau commençait à anticiper des galères... qui ne sont jamais arrivées.
En quittant ces groupes, j'ai retrouvé la paix. Et surtout, j'ai pu me concentrer sur MA réalité plutôt que sur les peurs des autres.
Mais je comprends que ce n'est pas le cas de tout le monde.
Quels groupes ou communautés en ligne vous apportent réellement de la valeur ?
Définir ses limites : ce que j'ai gardé, ce que j'ai quitté
D'autres m'ont fait remarquer, à juste titre, que ma définition des 'réseaux sociaux' méritait d'être précisée.
Ce que j'ai vraiment quitté ?
Instagram surtout. Un peu Facebook, mais que je consommais quasi plus. Twitter n'a jamais fait partie de ma vie.
Ce que j'ai gardé ?
YouTube. Substack. Ces espaces de contenus longs, où la réflexion prime sur la réaction immédiate.
Ce que je n'ai jamais testé ?
TikTok. Snapchat. Tout ce monde de l'ultra-court ne m'a jamais attirée.
En y réfléchissant, ce n'est pas tant les réseaux sociaux que j'ai quittés, mais plutôt cette culture du contenu court, ces stories qui défilent, ces fragments de vies parfaites qui s'enchaînent.
Quel réseau social pourriez-vous quitter sans impact négatif sur votre vie ?
De la contemplation passive à la création active
L'autre jour, je me suis reconnectée à Instagram via mon ordinateur. Je voulais vérifier la bonne publication d'un post pour mes gîtes (sur le compte de la marque).
En regardant les comptes que je suivais, j'ai eu ce moment de clarté : je passais des heures à contempler des intérieurs parfaits, des vies stylisées, des ambiances de rêve.
Ça m'inspirait, oui. Mais ça me frustrait aussi.
Le paradoxe ? Ces images d'intérieurs épurés ont fini par influencer la décoration de mes gîtes et de ma maison. Pour le mieux.
Mais aujourd'hui, au lieu de scroller des heures sur des photos d'inspiration, je passe ce temps à créer concrètement ces ambiances.
J'ai transformé la frustration passive en création active.
Comment transformez-vous votre temps de scroll en actions concrètes ?
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Le dilemme de l'entrepreneure
Beaucoup me demandent : 'Mais comment développer une activité sans réseaux sociaux ?'
C'est LA question qui me taraude aussi.
Pour la suite, j'ai un projet qui me tient à cœur : créer un triptyque créatif autour de mes contenus.
L'écrit (déjà en place avec cette newsletter)
L'audio (un podcast en préparation)
La vidéo (une chaîne YouTube à venir)
Pourquoi ces formats ?
Parce qu'ils me permettent de créer du contenu long, réfléchi, qui a du sens. Pas ces fragments courts qui nous laissent sur notre faim.
Mais voilà le paradoxe qui me travaille : comment promouvoir au mieux mes gîtes ?
Je sais que des vidéos de visite, des aperçus de la décoration, des ambiances que j'ai créées... tout ça aurait sa place sur Instagram.
Et là, je me retrouve face à un dilemme éthique :
Comment prôner la déconnexion tout en publiant pour ceux qui y sont ?
Est-ce que je dois déléguer cette partie à quelqu'un d'autre ?
Comment vérifier que tout est bien publié sans me reconnecter ?
Je n'ai pas encore la réponse.
Ce que je sais, c'est que je ne veux pas retomber dans le piège du scroll infini. Même pour le business.
Peut-être que la solution est dans une forme de présence ultra-ciblée ? Ou dans une délégation totale ?
Je continue à y réfléchir.
Vers un nouvel équilibre numérique
Mais au-delà de la question éthique, il y a une question plus pragmatique : le retour sur investissement.
Écrire cette newsletter me demande du temps, oui.
Mais c'est un plaisir. Les mots coulent naturellement. Et cela va alimenter l’accès à mon contenu payant (Ressources) et mon mentorat.
Le podcast et la vidéo ? C'est une autre histoire.
Rien que d'imaginer le montage me fatigue d'avance. Même si le côté créatif m'attire.
J'avance donc pas à pas :
Pour le podcast, j'ai trouvé un outil qui retire automatiquement mes bafouillages et les bruits de fond. Je vois plus clair sur ce que je veux enregistrer.
Pour la vidéo, je filme des séquences muettes depuis début février, j’ai trouvé la caméra suffisamment petite pour que je l’emmène partout. J’ai des idées de contenus. L'idéal serait de déléguer le montage. Mais le budget n'est pas encore là, donc il va falloir que j’apprenne les bases.
Je suis chaque jour aspirée dans les méandres de ma procrastination, mais j’ai chaque semaine des petites victoires en avançant à petits pas.
Mais il y a quelque chose qui me touche profondément dans vos retours
Le fait que cet article sur la déconnexion soit celui qui résonne le plus avec vous.
ça me donne de l'espoir. Si ce sujet vous parle autant, c'est peut-être que nous sommes nombreux à sentir que quelque chose doit changer.
Oui, notre monde est en pleine mutation. Les repères bougent. Les habitudes se transforment. Et comme dans toute période de transition, c'est déstabilisant.
Mais peut-être que nous sommes en train de chercher, collectivement, un nouvel équilibre ?
Un équilibre où :
La qualité prime sur la quantité
La profondeur remplace la superficialité
Le temps long reprend ses droits
Il y a une certaine ironie à écrire sur les réseaux sociaux... pour parler de déconnexion.
Mais peut-être que c'est justement ça, la clé : utiliser la technologie différemment.
Pas pour nous disperser, mais pour nous reconnecter.
À nous-mêmes. Aux autres. À l'essentiel.
Ce n'est pas un retour en arrière.
C'est une évolution vers quelque chose de nouveau.
Quelque chose de plus conscient, et de plus équilibré.
Et si c'était ça, le vrai changement qui s'annonce ?
Parlons un peu des évolutions de Substack
J'ai vu passer récemment des critiques sur Substack.
Certains s'inquiètent de voir la plateforme ajouter des fonctionnalités "façon réseaux sociaux" : vidéo, audio, notes, live...
"C'est reparti comme sur LinkedIn" (tiens, encore un réseau où je ne suis plus, d'ailleurs).
Je comprends ces craintes. Mais je vois une différence fondamentale.
Substack a un modèle économique différent des réseaux sociaux traditionnels :
Pas de publicité
Pas de manipulation algorithmique de notre attention (à ma connaissance)
Une rémunération basée sur des abonnements volontaires
C'est un peu comme la différence entre la télévision gratuite bourrée de pubs et Netflix (enfin… avec l'abonnement sans pub).
Et ça change tout.
Quand une plateforme vit de la publicité, elle doit nous garder captifs le plus longtemps possible.
Quand elle vit des abonnements, elle doit nous apporter de la valeur.
D'ailleurs, si vous appréciez Substack, pensez à soutenir les créateurs qui vous inspirent. Pas forcément moi. Mais en général.
Je sais qu'on s'est habitués au "tout gratuit".
Mais quand quelque chose nous apporte de la valeur, c'est normal de contribuer un peu.
C'est peut-être ça aussi, le nouvel équilibre qu'on cherche :
Moins de contenu, mais du meilleur contenu
Moins de gratuité toxique, plus de valeur réelle
Moins de dispersion, plus de profondeur
Mon cercle vertueux Substackien
Au début, j'écrivais uniquement mes articles longs. La portée était là, mais limitée.
J'ai découvert qu'il fallait aussi utiliser les "Notes". Une fonctionnalité qui m'a d'abord laissée perplexe.
J'ai observé d'autres créateurs. Certains proposent des formules qui "marchent", des templates de posts viraux.
Je ne peux pas me forcer à écrire des contenus accrocheurs, même si je comprends la logique. Et que je la critique pas. Ce n'est juste pas pour moi.
Pareil pour la stratégie qui consiste à commenter dix notes par jour pour se faire connaître.
Je commente quand un contenu me touche vraiment. Je ne veux (peux) pas faire autrement.
Alors j'ai trouvé ma voie (vous pouvez lire toutes mes notes ici) :
Des textes courts qui n'ont pas leur place dans la newsletter
Des réflexions du quotidien
Un jeu avec les mots et leur structure
Une note par jour
J'ai testé en novembre. Les chiffres ont décollé.
J'ai arrêté en décembre. La portée a baissé.
J'ai repris en janvier. L'attraction revient.
Mon secret ?
Je note mes inspirations dès qu'elles arrivent
Je constitue un stock pour les jours sans
Je reste fidèle à mon style, à mes sujets et à mes personas
Certains disent qu'il faut publier 2-3 notes par jour.
Je n'en ai ni l'envie ni la capacité.
Une par jour, c'est déjà énorme.
Et surtout, c'est suffisant.
Car il y a aussi cette question de l'empreinte numérique.
Est-ce qu'on veut vraiment polluer les espaces numériques avec de la quantité au détriment de la qualité ?
Ces notes quotidiennes forment peu à peu une collection de pensées que je pourrai peut-être un jour transformer en contenu plus long, plus thématique.
C'est ma façon de faire vivre Substack : authentique, mesurée, à mon rythme.
Il est temps de conclure
Cette viralité inattendue de mon article sur la déconnexion m'a fait réfléchir.
Peut-être que nous sommes nombreux à chercher un nouvel équilibre.
Une façon plus consciente d'utiliser la technologie.
Un rapport plus sain au numérique.
Ce n'est pas un rejet total.
Ce n'est pas un retour en arrière.
C'est une quête de sens.
Je continue mon chemin :
Des articles longs pour approfondir
Des notes quotidiennes pour partager
Bientôt du podcast et de la vidéo pour explorer
Sans Instagram. Sans Facebook. Sans course aux likes.
Mais avec vous, ici, dans mon espace de réflexion partagée. J’ai un peu l’impression de vous inviter chez moi.
C'est peut-être ça, finalement, la vraie connexion :
Moins de scroll, plus de profondeur.
Moins de likes, plus d'échanges.
Moins de stories, plus d'histoires.
Merci de faire partie de cette aventure.
Intéressé par mon approche? Allons plus loin ensemble
Dans mon dernier article Ressources, je vous partage ma méthode de l'Ikigaï inversé pour créer ma constellation professionnelle.
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Besoin d'un accompagnement personnalisé?
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Des questions ou une expérience à partager?
J'aimerais beaucoup connaître votre rapport changé aux réseaux sociaux. Comment gérez-vous cet équilibre ? N'hésitez pas à partager votre expérience en commentaire et prolongeons la discussion.
À bientôt?
Tiffany
Merci pour ce partage.
Personnellement ma relation avec Instagram (pour ne citer que lui) c’est “je t’aime… moi non plus”.
Pour tout dire, depuis plusieurs années, Instagram et moi, c’est une vraie relation d’amour-haine.
J’ai adoré cette plateforme à ses débuts. Vraiment! J’y partageais beaucoup autour de mon ancienne activité (créatrice de faire part et décoration pour événements), je m’y amusais, je créais avec plaisir, tout semblait fluide, spontané… vivant.
Et puis, de mise à jour en mise à jour, d’algorithme en algorithme, tout ce que j’aimais s’est peu à peu évaporé.
Aujourd’hui, j’ai l’impression que tout y est devenu calculé, scripté, retouché, programmé.
Les partages me semblent souvent déconnectés du réel, trop lissés pour être sincères… et je ne m’y retrouve plus du tout.
J’ai fait plusieurs longues pauses en désinstallant l’appli. À chaque fois, je reviens avec l’envie d’y partager à nouveau, comme avant avec cette même petite flamme. Alors je me dis :
“Oublie les algorithmes. Partage comme tu es et comme tu aimes.”
mais à chaque fois le résultat est le même et j’ai envie de claquer la porte pour faire autre chose autrement autre part.
Les autres réseaux j’y suis aussi mais c’est pas pareil, je les ouvrent beaucoup moins…
En tout jusqu’à ce soir j’avais l’impression que c’était moi le problème avec cette appli alors à lire tous les commentaires sous votre partage ou d’autre que j’ai eu l’occasion de croiser ici sur Substack, je suis « rassurée » de voir que je ne suis pas seule à me sentir « déconnectée »
Merci pour ces deux articles qui m’ont vraiment fait du bien. Pendant des années je me suis usée à entretenir un compte Instagram pour promouvoir mes activités de thérapeute. Ça n’a jamais décollé malgré le temps et l’énergie que j’y ai passé (et l’argent pour des formations ou pour des pubs que j’ai dépensé).
L’année dernière je suis tombée gravement malade et j’ai décidé d’ouvrir un autre compte Instagram afin de documenter mon parcours. Mon premier réel a fait 320.000 vues (alors que si je dépassais les 500 sur mon autre compte j’étais aux anges!) et j’ai eu 2 fois plus d’abonnements en une semaine qu’en plusieurs années sur mon autre compte! La maladie serait-elle plus attirante que le bien être ? Maintenant que je suis sortie d’affaire, je me demande « quoi faire » de cette audience… je ne suis sur Substack que depuis quelques semaines et plus ça va, plus j’y trouve une sérénité qui m’était inconnue auparavant. Et je préfère passer du temps à lire et à écrire des articles de fond plutôt qu’à enchaîner les réflexions de surface. J’annonce donc sur mes comptes Instagram mon déménagement ici : si certaines personnes veulent me suivre, tant mieux. Je n’ai plus d’énergie à mettre dans cette course folle aux abonnés.