J'ai quitté les réseaux sociaux et ça a changé ma vie
Redécouvrir le temps long à l'ère du contenu éphémère
Cette newsletter est mon récit d'un changement de vie complet, fait à l'aube de mes quarante ans. Le journal d'une déconstruction progressive de tout ce que je pensais être "la norme" : le salariat, la montée dans la hiérarchie, le management d’une grande équipe, travailler dur mais consommer beaucoup, et se dire qu'on profitera quand viendra la retraite.
J’ai aujourd’hui une vie simple avec plusieurs activités, qui m’occupent quelques heures par semaine : une marque regroupant des gîtes touristiques dans ma ville, l’écriture de cette newsletter et un mentorat que je propose le mardi et mercredi.
Le jour où j'ai dit stop
En juillet 2023, j'ai décidé sur un coup de tête de ne plus consulter mes réseaux sociaux (Instagram et Facebook).
Mon premier réflexe le matin était d'ouvrir Instagram et de regarder les stories.
Un matin, un contenu partagé m'a profondément perturbée.
Je me suis rendu compte que regarder ce contenu avait gâché ma matinée, voire ma journée, voire ma semaine. Au final, il m'a aidée puisque j'ai décidé d'arrêter.
Mais quatre heures après cette décision, je me suis retrouvée devant la télé avec le téléphone en main, Instagram ouvert. Je n'avais aucune conscience de l'avoir pris, ouvert et je scrollais pourtant dessus.
En mode automatique.
J'ai compris alors qu'il fallait que je désinstalle les applications si je voulais m'en sortir.
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L'addiction en chiffres : une réalité partagée
En 2023, le temps moyen passé sur les réseaux sociaux dans le monde est de 2 heures et 31 minutes par jour (Source: DataReportal, 2023).
48% des utilisateurs de smartphones consultent leurs réseaux sociaux dans les 15 minutes suivant leur réveil (Source: IDC Research, 2024).
36% des adultes français disent avoir déjà essayé de réduire leur utilisation des réseaux sociaux (Source: Baromètre du numérique, ARCEP, 2023).
Une étude de 2023 a montré que réduire l'utilisation des réseaux sociaux à 30 minutes par jour peut significativement améliorer le bien-être mental (Source: Journal of Social and Clinical Psychology, 2023).
Les premiers jours sans
La seule difficulté que j'ai eue est le fait que regarder ces applications était intrinsèquement lié à mes moments de repos, des récompenses après avoir bien travaillé. Je me suis donc retrouvée à me dire : « Ah super, je vais faire une pause. Ok, mais je regarde quoi pendant ma pause ? »
Ce problème n'a été que de courte durée, puisque j'ai rapidement oublié leur existence.
Je m'y suis reconnectée, une ou deux fois, à travers mon ordinateur.
J'en suis à chaque fois vite repartie, en me disant que cela ne m'apportait rien.
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Janvier : Donnez un nouveau souffle à vos finances pour la nouvelle année
Chaque mois, vous aurez accès à des articles approfondis pour transformer votre vie financière (mais pas que).
Seule dans ma déconnexion ?
Mais je ne vais pas mentir en vous disant que je ne me sens pas isolée dans ma démarche. Je ne connais personne l'ayant fait autour de moi, seulement des personnes qui n'y ont jamais été. Mais pas de personnes qui ont beaucoup consommé comme moi et qui ont brutalement arrêté.
La lecture de l'article de Garance Doré samedi m'a encore plongée dans mes réflexions. Elle y parle de sa vie trop recluse et du bon conseil donné par un de ses amis, à savoir se connecter quand même aux tendances, à travers TikTok (en entraînant l'algorithme pour ne voir que ce qui nous intéresse).
Être 'hors ligne' : le nouveau statut social
En sociologie, la théorie du signal décrit comment les individus transmettent de l'information sur eux-mêmes à travers leurs choix et comportements. Chaque action envoie un "signal" sur notre identité, nos valeurs, notre statut social.
Dans notre société hyperconnectée, être présent sur les réseaux sociaux est devenu la norme. C'est presque un réflexe : si tu rencontres quelqu'un, tu vas le chercher sur Facebook ou Instagram. Ne pas y être est donc perçu comme un signal fort, une déviation assumée de la norme sociale. D'ailleurs, même si je n'y vais plus, je n'ai pas supprimé mes profils. C'est certainement une nouvelle étape à franchir pour moi, un jour.
Ce signal peut être interprété de différentes manières selon les milieux. Certains y verront une forme de snobisme intellectuel.
Mais de plus en plus, dans un contexte de défiance croissante envers les géants de la tech, ne pas être sur les réseaux est vu comme le marqueur d'un choix éthique et réfléchi.
C'est un peu comme afficher un autocollant "Je n'ai pas de télé" il y a quelques années. Cela revient à dire : "J'ai décidé de ne pas jouer à ce jeu-là, j'ai d'autres priorités dans ma vie".
Certains trouveront ce choix bizarre, d'autres l'admireront. Mais c'est justement la force d'un signal clair : il ne laisse pas indifférent, il suscite la curiosité, la discussion. Et cela peut créer des liens avec d'autres personnes qui partagent ces valeurs de sobriété numérique et de vie pleinement incarnée.
Ma solitude choisie
Le philosophe américain Henry David Thoreau est célèbre pour son ouvrage "Walden ou la vie dans les bois", dans lequel il raconte son expérience de vie solitaire et autosuffisante dans une cabane. Pour lui, cette solitude choisie est une condition nécessaire pour se confronter à soi-même, questionner les conventions sociales et mener une vie authentique.
Cette idée résonne particulièrement à notre époque ultraconnectée. Les réseaux sociaux nous donnent l'illusion d'être constamment entourés, mais cette présence virtuelle permanente peut en réalité nous éloigner de nous-mêmes. Noyés dans le flux incessant des notifications, des opinions des autres et des images soigneusement filtrées, nous finissons par perdre le contact avec notre propre intériorité.
Quitter les réseaux sociaux, c'est alors faire le choix conscient de la solitude, à l'instar de Thoreau s'isolant dans les bois. C'est se retirer volontairement du tumulte social en ligne pour mieux se retrouver. En coupant le bruit de fond constant des réseaux, on redécouvre le silence, propice à l'introspection et à la réflexion personnelle.
Loin des comparaisons anxiogènes et des injonctions à la performance, la solitude choisie nous permet de redéfinir nos priorités, de nous recentrer sur l'essentiel. Nous pouvons cultiver des relations plus authentiques dans la vie réelle, consacrer notre temps et notre énergie à des projets qui ont du sens pour nous, sans nous soucier en permanence du jugement des autres.
La redécouverte du temps long
J'aime lire.
J'aime les pensées développées pendant de longues minutes.
C'est pour cela que lire des articles sur Substack me plaît, mais aussi regarder des vidéos longues sur YouTube.
Les sujets ne sont pas toujours sérieux. Certains sont très loin de mes centres d'intérêt.
J'ai par exemple regardé avec plaisir le documentaire sur l'ascension de l'Everest par Inoxtag. Je ne regarderai probablement plus jamais de vidéo sur l'alpinisme et je n'ai jamais vu une autre vidéo de cette personne. Mais j'ai aimé l'histoire, les images, les messages.
Tout ce contenu nourrit mes réflexions, ou me divertit. Je n'ai plus ce sentiment de malaise que j'avais lorsque je scrollais sur les réseaux.
Je ne regarde pas les contenus courts sur YouTube, car je n'en ai pas envie. Et cela me semble creux.
On ne peut pas parler d'une démarche de désintoxication numérique, puisque je consomme toujours du contenu numérique.
Mais plutôt d'une décision sur ce que je vais consommer.
Et aussi d'un retour au temps long.
Je peux regarder une vidéo qui dure une heure, ou lire des articles pendant de longues minutes.
Je suis aux commandes et j'ai retrouvé du temps pour cela.
Les bénéfices concrets
Un an après avoir quitté les réseaux sociaux, les changements dans ma vie sont tangibles et surprenants.
Mon sommeil s'est nettement amélioré - fini les scrolls nocturnes qui perturbaient mon rythme.
Ma concentration a fait un bond en avant : je peux désormais lire un livre entier sans être tentée de vérifier mon téléphone toutes les cinq minutes.
J'ai du temps pour écrire, pour cuisiner, activités auxquelles je consacre le temps autrefois perdu en ligne.
Mais le changement le plus frappant est peut-être cette sensation de calme intérieur. Sans le brouhaha constant des opinions et des comparaisons en ligne, je me sens plus ancrée, plus en phase avec moi-même.
C'est comme si j'avais retrouvé un espace mental que j'ignorais avoir perdu.
Le dilemme de l'entrepreneur déconnecté
Quitter les réseaux sociaux a créé un paradoxe inattendu dans ma vie professionnelle.
D'un côté, je prône une vie plus simple et déconnectée.
De l'autre, je gère plusieurs activités qui pourraient grandement bénéficier de la visibilité offerte par ces plateformes.
Mes gîtes touristiques, ma boutique en ligne de décoration, et même cette newsletter - tous auraient potentiellement une audience plus large si je les promouvais sur Instagram ou Facebook.
Je me retrouve parfois à hésiter : est-ce que je me tire une balle dans le pied en refusant d'utiliser ces outils puissants de marketing ? Les statistiques sur l'efficacité du marketing digital sont là, et je les ignore volontairement.
C'est un vrai défi de trouver des alternatives de promotion aussi efficaces.
Pourtant, je reste convaincue que ma cohérence personnelle et mon bien-être valent plus que quelques likes ou followers supplémentaires. Ce choix m'oblige à être plus créative, à tisser des relations plus authentiques, et à miser sur la qualité plutôt que la quantité.
C'est un chemin moins conventionnel, certes, mais qui reste fidèle à mes valeurs.
Osez votre propre expérience de déconnexion
Après un an loin des réseaux sociaux, je ne peux que vous encourager à tenter l'expérience, ne serait-ce que brièvement.
Pourquoi ne pas commencer par un "jeûne digital" d'une journée ?
Choisissez un jour cette semaine où vous n'ouvrirez aucune application de réseau social. Observez vos réflexes, vos émotions, ce que vous faites de ce temps retrouvé.
Vous pourriez être surpris de ce que vous découvrez sur vous-même.
Si l'expérience vous tente, voici quelques suggestions pour la rendre plus enrichissante :
Notez vos impressions avant, pendant et après cette journée.
Prévoyez des activités alternatives pour occuper vos moments de pause.
Partagez votre expérience avec un proche, échangez sur vos ressentis.
N'hésitez pas à me faire part de vos réflexions dans les commentaires ou par email. Votre perspective pourrait être précieuse pour d'autres lecteurs qui envisagent de prendre du recul par rapport aux réseaux sociaux.
Rappelez-vous, il ne s'agit pas de diaboliser la technologie, mais de reprendre le contrôle sur notre consommation numérique. Chaque petit pas compte. Qui sait ? Cette journée pourrait être le début d'une nouvelle relation, plus saine et équilibrée, avec le monde digital.
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À bientôt ?
Tiffany
Pour information, ce n'est pas quitter les réseaux sociaux mais certains réseaux sociaux (même si le geste demeure bien entendu)
YouTube est un réseau social, Substack aussi. Un réseau social se définit par le fait de pouvoir poster et interagir avec d'autres utilisateurs :)
Voilà, c'était juste pour redonner la définition comme j'ai l'impression qu'on y a incompréhension sur ce sujet.
Bravo d'avoir osé faire cela, ce qu'il faut surtout c'est que chacun trouve son équilibre 😊
Merci pour cet article qui va entrer dans une longue liste que j’ai gardé de côté sur le sujet !
Le calme intérieur, que crois que c’est ce qui a été le plus flagrant chez moi.