La complexité invisible : pourquoi vos projets sont toujours plus lourds que prévu
Révélez l'iceberg sous la surface et transformez l'immobilisme en action
Vous l'avez sûrement déjà vécu : vous démarrez un projet qui semble simple, et quelques semaines plus tard, vous vous retrouvez submergé par une montagne de tâches imprévues.
Ce n'est pas un manque d'organisation ou de prévoyance. C'est juste la nature même de tout projet.
J'appelle ça "l'effet millefeuille" ou "l'effet iceberg" : ce que vous voyez au départ n'est que la pointe visible d'un ensemble bien plus vaste.
Dans cet article, je vais partager comment j'ai appris (parfois dans la douleur) à naviguer dans cette complexité cachée. Et comment la méthode ABZ peut vous servir de boussole quand tout devient plus complexe que prévu.
Sommaire
Le mythe de la simplicité : quand la réalité nous rattrape
Les couches invisibles de chaque projet
La méthode ABZ : premiers pas vers un horizon lointain
Comment évaluer si un projet vaut tous ses efforts cachés
Naviguer dans la complexité : conseils pratiques
Brainstormer avant de commencer
Apprendre à renoncer
Accepter la nature évolutive des projets
Adapter sa stratégie à votre niveau d'expérience
Pour ceux qui débutent leur transformation
Pour ceux qui jonglent déjà avec plusieurs activités
Embrasser la complexité plutôt que la craindre
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Le mythe de la simplicité : quand la réalité nous rattrape
Je me souviens encore de mon enthousiasme quand j'ai décidé d'aménager mon premier gîte.
C'est simple, je vais juste acheter des meubles et les installer.
Oh, douce naïveté.
La réalité ? Un projet titanesque qui s'est étalé sur des mois :
Trouver un concept créatif et cohérent avec l'ADN de la maison
Faire des moodboards
Aller dans la maison et chercher l'inspiration en traversant les pièces
Sélectionner les meilleurs meubles et objets de décoration pièce par pièce
Rechercher des prix, consolider un budget, faire des arbitrages
Gérer les commandes (avec des plafonds de carte bancaire atteints ou des produits en rupture de stock)
Organiser les livraisons (un véritable enfer)
Déballer et installer chaque élément, faire des réclamations pour la casse, se rendre compte qu'on a oublié certains achats
Évacuer des montagnes de cartons en déchetterie
Et tout ça, pendant des semaines et des semaines.
J'ai l'habitude de planifier 2 mois pour finir une maison de plusieurs chambres, 1 mois en accéléré.
Ce qui semblait être un simple "achat de meubles" s'est toujours transformé en un projet monstrueux. C'est pour cela que j'ai toujours privilégié l'achat "clé en main" avec meubles et équipements.
Cette expérience n'est pas isolée. Mon aventure récente dans le monde du podcast et de la vidéo m'a confirmé que l'effet millefeuille est universel.
Les couches invisibles de chaque projet
En ce moment, je me lance dans la création d'une saison de podcasts, que je filme également pour en faire des vidéos.
Vu de l'extérieur, ça semble simple : "parler devant un micro et une caméra".
La réalité est bien différente. Les tâches invisibles comprennent :
Réfléchir à une vision cohérente pour une saison entière de 8 épisodes
Créer des personas pour ma newsletter afin que le podcast apporte une vraie valeur ajoutée
Déterminer quels sujets fonctionnent mieux en audio/vidéo qu'à l'écrit pour ne pas être redondant
Organiser un environnement calme pour filmer
Maitriser sa caméra et son micro
Se préparer personnellement pour être filmée
Capturer des séquences de la vie quotidienne pour enrichir le contenu
Trier les séquences, acheter un disque dur car mon pc souffre
Et bien sûr, le montage... se former, s'entrainer, réussir
j'imagine que la publication aura son lot de surprises, que je n'ai pas encore bien perçue









Nos gîtes
Quand on est spectateur d'un podcast ou d'une vidéo YouTube, on ne voit que le résultat final. Pas les heures de préparation, de tournage et de post-production.
C'est un peu comme regarder un cygne glisser sur l'eau : tout semble si gracieux et facile, alors qu'en dessous, ses pattes s'agitent frénétiquement.
Mon exemple le plus frappant reste peut-être mon e-commerce. Je pensais que vendre des produits en ligne serait relativement simple. Concevoir les produits, valider l'impression avec l'imprimeur, définir ses prix, publier les articles. Mais entre la TVA, les déclarations comptables, le suivi des livraisons (un cauchemar absolu), j'ai fini par abandonner - avec un immense soulagement.
La méthode ABZ : premiers pas vers un horizon lointain
Face à cette complexité, j'ai trouvé une approche qui m'aide à avancer malgré l'incertitude : la méthode ABZ.
Contrairement à ce que certains pensent, cette méthode n'est pas qu'un plan de secours. C'est une façon de progresser intelligemment :
A-B : ce sont vos premières actions concrètes, celles qui vous mettent en mouvement
Z : c'est votre vision finale, votre horizon, qui semble très loin de vos premiers pas
L'idée fondamentale est puissante : commencer à bouger pour mieux mesurer l'ampleur du chemin. Je dis souvent que l'action crée l'information.
Car c'est bien là le paradoxe : on ne peut vraiment comprendre tout ce qu'il y a à faire qu'en commençant à faire. Rester dans la phase de cartographie des tâches, c'est risquer l'immobilisme.
Pour moi, actuellement :
Mes actions A-B sont centrées sur mes gîtes, ma newsletter et mes premiers podcasts
Mon point Z serait une constellation d'activités harmonieuses qui fonctionnent ensemble
Entre les deux, un chemin que je découvre en avançant
J'ai aussi expérimenté un Plan Z au sens de Reid Hoffman (le fondateur de Linkedin) - ce filet de sécurité quand tout s'effondre. Ce fut ma décision de quitter complètement le monde du salariat en 2021, alors que j'avais une trajectoire ascendante. Je l'ai fait sans avoir un plan précis, mais avec la conviction que je ne pouvais plus continuer ainsi.
C'était un saut dans le vide, mais parfois, c'est exactement ce dont on a besoin pour avancer vraiment.
Comment évaluer si un projet vaut tous ses efforts cachés
La question à un million…
Avec l'expérience, j'ai développé ma propre méthode pour évaluer si je dois me lancer dans un nouveau projet.
Avant tout, je prends maintenant le temps de voir les efforts cachés. Mon expérience avec l'e-commerce m'a appris à ne plus me lancer "bille en tête".
J'évalue désormais chaque projet selon trois dimensions :
1. La dimension financière : le rapport entre l'investissement et le retour potentiel
2. La dimension plaisir : est-ce que j'aime vraiment faire ça ?
3. Le ratio effort/résultat : est-ce que les résultats justifient tout le travail nécessaire ?
Pour mon projet de podcast/vidéo, je prends mon temps. J'y vais progressivement, même si j'ai très envie de me lancer, car je sais que ça nourrira mon côté créatif malgré la difficulté.
Peut-être qu'il ne verra jamais le jour. Mais j'ai déjà beaucoup appris en y travaillant.
Naviguer dans la complexité : conseils pratiques
Comment gérer cette complexité croissante sans se laisser submerger ? Voici quelques stratégies qui m'ont aidée :
1. Brainstormer avant de commencer
Le meilleur conseil que je puisse donner : listez tout ce que vous aurez à faire avant de vous lancer. Idéalement, trouvez quelqu'un qui fait déjà ce que vous envisagez et posez-lui des questions.
Faites des recherches, regardez des vidéos YouTube, explorez les forums spécialisés, interroger l'IA. L'objectif est d'avoir une vision aussi complète que possible du projet.
2. Apprendre à renoncer
Comment savoir si un projet vous mène vers l'épuisement plutôt que vers l'épanouissement? Voici quelques signaux d'alerte que j'ai appris à reconnaître:
Je procrastine systématiquement certaines tâches liées au projet
Je ressens une boule au ventre quand je pense à ce projet
J'évite d'en parler à votre entourage
Je fantasme sur l'idée d'abandonner
Mes proches remarquent que ce projet me rend irritable ou anxieux
Si vous identifiez plusieurs de ces signaux, il est peut-être temps de reconsidérer votre engagement dans ce projet. Non pas comme un échec, mais comme un ajustement nécessaire de votre parcours.
C'est peut-être la leçon la plus difficile.
Parfois, le meilleur choix est d'abandonner.
Quand j'ai arrêté mon e-commerce, j'ai ressenti un immense soulagement. Ce n'était pas un échec, mais une décision éclairée basée sur une analyse coûts/bénéfices.
Pour arrêter sereinement, demandez-vous ce que cet abandon va libérer : du temps, de l'énergie, de l'argent. Et comment vous pourriez mieux utiliser ces ressources.
3. Accepter la nature évolutive des projets
Même avec la meilleure planification du monde, vous ne pourrez jamais prévoir toutes les ramifications d'un projet. C'est normal et c'est même ce qui rend l'aventure intéressante.
J'ai une pensée "en feu d'artifice" - je vois naturellement les connexions et les possibilités qui s'ouvrent. Mais cela peut aussi devenir écrasant.
La clé est d'accepter cette nature évolutive tout en gardant le cap sur vos objectifs principaux.
Adapter sa stratégie à votre niveau d'expérience
Pour ceux qui débutent leur transformation
Si vous êtes au début de votre constellation professionnelle, voici comment appliquer ces principes:
Commencez petit, mais commencez. Choisissez un projet qui vous passionne mais dont l'échelle reste gérable.
Documentez tout. Tenez un journal des obstacles rencontrés et des solutions trouvées. C'est un trésor d'apprentissages pour vos futurs projets.
Trouvez un mentor. Quelqu'un qui a déjà parcouru ce chemin pourra vous alerter sur les couches cachées qui vous attendent.
Je me souviens qu'au début de mon parcours d'investissement immobilier, chaque nouveau bien semblait un défi insurmontable. Aujourd'hui, certaines étapes sont devenues presque automatiques.
Pour ceux qui jonglent déjà avec plusieurs activités
Si vous êtes déjà engagé dans une constellation d'activités, vos défis sont différents:
Évaluez régulièrement la valeur réelle de chaque branche de votre activité. Certaines méritent peut-être plus d'attention, d'autres gagneraient à être déléguées ou abandonnées.
Créez des synergies entre vos différents projets. Par exemple, mes gîtes nourrissent mon contenu, qui attire des clients pour mon mentorat.
Automatisez et déléguez. Identifiez les tâches répétitives dans vos "millefeuilles" et trouvez des solutions pour ne plus avoir à les gérer vous-même.
Ce qui fait la différence entre l'entrepreneur qui s'épuise et celui qui s'épanouit n'est pas la quantité de travail, mais sa capacité à choisir consciemment où investir son énergie.
Embrasser la complexité plutôt que la craindre
Au fil des années, j'ai appris que la complexité n'est pas l'ennemie. Elle est inhérente à tout projet qui en vaut la peine.
L'important n'est pas d'éviter cette complexité, mais d'y naviguer intelligemment.
Derrière chaque réussite apparemment simple se cache un millefeuille d'actions, de décisions et d'ajustements que personne ne voit.
La prochaine fois que vous admirerez la réussite de quelqu'un, imaginez l'iceberg sous la surface. Et quand vous vous lancerez dans votre prochain projet, préparez-vous à découvrir toutes ses couches cachées – avec curiosité plutôt qu'avec crainte.
Intéressé par mon approche? Allons plus loin ensemble
Dans mon dernier article Ressources, je vous partage ma méthode de l'Ikigaï inversé pour créer ma constellation professionnelle.
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Besoin d'un accompagnement personnalisé?
Mon offre de mentorat individuel pourrait être la clé de votre transformation financière (mais pas que). Je vous propose un diagnostic gratuit de 20 minutes pour explorer ensemble vos défis et opportunités.
Des questions ou une expérience à partager?
Avez-vous déjà été submergé(e) par un projet ? Partagez en commentaire ou envoyez-moi un message.
À bientôt?
Tiffany
Merci beaucoup Tiffany pour cet article très instructif ! J'ai appris à cultiver cette "constellation professionnelle" comme vous dites dans mon parcours dont les branches se nourissent l'une et l'autre, et en même temps, je veille à ce que le focus soit là pour 2 projets max par semestre, sacré travail de priorisation et pas toujours facile à faire 😋Mais je m'épanouis tellement !!!
Merci pour cette newsletter très intéressantes !
Avec le temps, j’ai surtout appris à… ne plus lancer de nouveaux projets. Pour me concentrer uniquement sur 2 seuls projets. S’il y en a un qui doit obligatoirement se lancer, je délégue - exemple : je viens aussi d’acheter ma RP (la deuxième), et j’ai pris un coordinateur de travaux pour gérer le chantier, un luxe pas si cher compte tenu du montant des travaux mais un bénéfice en temps et en sérénité considérable !