Pas de carnet de bord du mois de mars aujourd'hui.
À la place, quelques réflexions sur l'écriture et le partage de mes textes.
Nous sommes le 19 avril. Dans quelques jours, je pars pour trois semaines en van.
Oui, vous avez bien lu.
Trois semaines d'absence. En pleine période des ponts de mai.
Une folie quand on travaille dans le tourisme, non ?
En fait, c'est un heureux accident de parcours. J'ai été un peu trop ambitieuse sur ma stratégie tarifaire pour cette période - prix élevés et minimum de quatre nuits. Une stratégie qui n'a pas trouvé son public.
Un échec commercial ?
Peut-être.
Une opportunité inattendue ?
Absolument.
Les bonnes performances du premier trimestre nous permettent de transformer cette déception en cadeau.
Je vous laisse avec ce texte que j'ai pris plaisir à écrire. On se retrouve dans quelques semaines, ressourcée et pleine de nouvelles histoires à partager.
Construire une présence en ligne authentique
Dans un monde où la présence numérique semble être devenue une extension de notre identité, comment trouver sa place sans s'y perdre ?
Comment partager suffisamment pour exister aux yeux des autres, tout en préservant notre jardin secret ?
C'est le paradoxe auquel je me confronte depuis que j'ai commencé à écrire publiquement il y a deux ans.
Une expérience marquée depuis ces deux années par une dualité : le désir d'être lue et la nécessité d'un certain anonymat pour oser publier.
Le confort des débuts anonymes
J'ai commencé dans un anonymat total, et un choix délibéré.
Bien que des personnes de mon entourage me lisent désormais, je n'ai pas partagé mes écrits sur LinkedIn où j'ai pourtant un réseau professionnel conséquent.
J'avais besoin de cette invisibilité pour me lancer. Et je l'ai toujours, puisque je n'ai jamais partagé ces écrits sur mon réseau professionnel ou amical.
Et c'est cette absence initiale de lecteurs qui m'a aidée à franchir le pas. Écrire dans le vide est libérateur.
Pas de pression du regard des autres, mais on se confronte vite à la question : pourquoi écrire si personne ne lit ?
Et puis les premiers lecteurs sont arrivés. Sur Substack, l'aspect "découvrabilité" s'est enclenché plus rapidement que je ne l'aurais imaginé. Des inconnus ont commencé à me lire, à commenter, à partager.
Ce fragile équilibre entre le désir d'être lue et le besoin d'espace protégé constitue le cœur de ma démarche d'écriture.
Il a façonné ma voix, mes choix de sujets et ma façon de ne pas aborder mon intimité.
Quand les idées mûrissent en couches
Imaginez un instant un processus géologique. Des sédiments se déposent lentement, couche après couche. Sous l'effet du temps et de la pression, ils se transforment, se solidifient, forment une roche.
C'est exactement ainsi que fonctionne maintenant mon processus créatif.
Une observation quotidienne. Une réflexion. Une connexion avec un livre récemment lu. Un souvenir qui remonte.
Ces éléments disparates se déposent dans mon esprit, et s'accumulent.
Et puis, un jour, sous la pression d'une deadline ou d'une inspiration soudaine, cette accumulation se transforme. Ces idées deviennent un texte prêt à être partagé.
Mes notes forment désormais la première couche de ce processus. Ces pensées brutes, parfois contradictoires, sont les sédiments qui, avec le temps, deviendront peut-être le socle d'un article plus développé. Ou pas.
Mais tout cela, comme la vie, connaît des cycles, des vagues.
Il y a des périodes d'abondance où les idées jaillissent, où j'accumule un stock de notes. Et puis viennent les phases de silence, comme celle que je traverse depuis trois semaines.
Ces moments de repli ne sont plus des échecs. Ils sont une part essentielle du processus, des périodes de digestion où les idées se transforment plus lentement, plus profondément.
Et c'est là que réside le paradoxe de la régularité si souvent prônée dans le monde de la création de contenu. Cette injonction à produire régulièrement entre en conflit direct avec les rythmes naturels de la créativité, qui fonctionne par vagues plutôt que de manière linéaire.
Ma solution ?
Constituer un stock pendant les périodes d'abondance. Avoir toujours quelques notes d'avance et idées en réserve pour ces moments là.
Créer son cercle vertueux de contenu
Un volant d'inertie (flywheel en anglais) est un dispositif mécanique. Difficile à mettre en mouvement au départ, il accumule progressivement de l'énergie cinétique et finit par tourner presque par lui-même, avec une intervention minimale.
Ma présence en ligne fonctionne de la même façon.
Au début, chaque article était un effort monumental. Trouver le sujet. Structurer la pensée. Se relire. Oser publier.
Le tout sans retour, sans écho, sans réponse, ce qui fait douter.
Mais progressivement, quelque chose a changé. Un article a généré des commentaires, qui ont eux-mêmes fait naître de nouvelles idées.
Une note quotidienne a résonné chez un lecteur qui m'a envoyé un message, ouvrant une nouvelle piste de réflexion.
Petit à petit, mon contenu a commencé à s'auto-alimenter.
Un article sur l'investissement immobilier suscite des questions sur ma gestion du temps. Ces questions deviennent un article sur la constellation professionnelle. Cet article fait émerger des réflexions sur l'équilibre vie personnelle/vie professionnelle.
Et ainsi de suite.
Exposer vs S'exposer : tracer ses frontières
Mais je ne suis pas venue aujourd'hui pour vous dire que cela est facile.
Je doute souvent. Je trouve que ce que j'ai écrit est nul. Je me retiens de le déprogrammer.
Alors j'essaye de ne plus y penser, de ne pas regarder les statistiques, et je garde en tête le fait que je ne veux pas trop m'exposer.
La ligne est fine entre partager et se dévoiler. Entre illustrer son propos par une expérience personnelle et transformer sa vie en spectacle numérique.
Comment trouver cet équilibre ?
Ma règle est simple : ce qui mérite d'être partagé n'est pas ce qui est personnel, mais ce qui peut être utile aux autres.
Je ne raconte pas ma vie pour raconter ma vie. Je sélectionne les anecdotes personnelles qui servent un propos plus large, qui illustrent un apprentissage, qui peuvent résonner chez le lecteur.
Mes investissements immobiliers ne sont pas intéressants en eux-mêmes. Ce qui l'est, ce sont les leçons que j'en ai tirées et que je peux transmettre. Mon parcours de salariée à entrepreneuse n'a de valeur que s'il éclaire le chemin d'autres personnes en transition.
Cette approche me permet de rester authentique sans pour autant devenir transparente.
Trouver sa voix dans le bruit
"Trouvez votre voix unique !" est le conseil que l'on entend partout. Comme si notre identité d'auteur devait être monolithique, constante, immédiatement reconnaissable.
La réalité est plus complexe (et intéressante).
Nous sommes tous des êtres multifacettes. Notre voix change selon les sujets abordés, l'état d'esprit du moment, la maturité de notre réflexion.
L'authenticité ne réside pas dans la constance artificielle d'un personnage créé pour les réseaux, mais dans l'honnêteté de cette multiplicité.
Parfois, j'écris des articles techniques sur la gestion de mes sociétés. D'autres fois, je partage des réflexions plus intimes sur le changement de vie. Certains jours, mon ton est analytique. D'autres, il est plus émotionnel.
Ces variations sont le reflet d'une pensée en évolution constante.
Mon système qui soutient cette écriture régulière
Mais il est certain que derrière chaque présence en ligne régulière se cache un système.
Pour moi, il repose sur des piliers essentiels :
Un rituel d'écriture qui crée l'espace mental nécessaire à la création, le matin surtout. Mais pas tous les jours.
Un système de capture d'idées toujours à portée de main. J'utilise de plus en plus les notes vocales pour cela, que j'enregistre directement dans un outil IA pour que la retranscription soit parfaite.
Des moments de pause pour laisser les idées mûrir, période dans laquelle je suis actuellement.
Un stock tampon pour les périodes moins créatives, comme aujourd'hui.
Ce système n'est pas rigide. Il s'adapte à mes cycles naturels de créativité.
Car si la régularité est souvent présentée comme la clé du succès en ligne, elle peut aussi devenir une prison lorsqu'elle va à l'encontre de nos rythmes naturels.
Ma solution ?
Être régulière à l'échelle macro (mes articles hebdomadaires) tout en m'accordant la flexibilité à l'échelle micro (mes notes quotidiennes suivent davantage les flux et reflux de mon inspiration).
Après deux ans d'écriture publique, je réalise que le plus important n'est pas tant ce que j'ai écrit que ce que l'écriture a fait en moi.
Ce processus m'a transformée. Il a clarifié ma pensée. Il m'a connectée à des personnes que je n'aurais jamais rencontrées autrement. Il m'a forcée à approfondir des réflexions qui seraient restées superficielles.
Et comme toute chose équilibrée, cela suppose un équilibre entre ce que l'on donne et ce que l'on garde.
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À bientôt?
Tiffany
PS: Si vous avez manqué mon article précédent sur les évolutions que je souhaiterai apporter à cette newsletter, vous pouvez le retrouver ici.
PSS: J’écris sur Notes mes nouvelles idées.
J’ai lu ton article avec tellement d’attention et j’ai eu l’impression qu’il mettait tant de mots sur des questions que je me posais et un point de vu dont j’avais besoin.
Merci de chercher un équilibre et de nous le partager.
Tu mets des mots d’une justesse folle sur ce que je ressens souvent sans réussir à le nommer.
Écrire dans l’anonymat, au début, c’était un cocon rassurant… mais un peu seul aussi. Et puis, un jour, ça se met à résonner, comme tu dis. Ce fragile équilibre entre envie d’être lue et besoin de se préserver, je le vis aussi, semaine après semaine.
Et cette idée que les silences font partie du processus… j’ai souri en te lisant, c’est tellement vrai.
Merci pour ta lucidité toute en douceur. Ton texte m’a touchée, je vais le partager dans une prochaine édition de Zen & Zeste!