Des mots à la voix : ce que mon podcast raté m'a appris
Essayer, échouer pour un jour réussir
Cela fait des semaines que je veux lancer un podcast associé avec cette newsletter.
Un projet excitant, une nouvelle façon de partager mes histoires.
Je lis beaucoup d'articles et j'écoute de nombreux podcasts. C'est pour moi une évolution naturelle vers un média que j'aime et qui m'apporte beaucoup.
C'est grâce à l'écoute d'un épisode de podcast que j'ai découvert l'investissement immobilier par exemple.
Sauf que rien ne se passe comme prévu.
Après des heures d'essais, d'échecs et de remises en question, je comprends aujourd'hui que cette aventure laborieuse est peut-être plus instructive que ne l'aurait été un lancement parfait.
Car les échecs, quand on les observe attentivement, contiennent des leçons.
Voici ce que mon podcast raté m'a enseigné sur la création, l'authenticité et le lâcher-prise.
Au sommaire
L'erreur du simple transcodage
Le mirage de la vidéo (et la prison de la perfection)
La vertu de viser plus haut pour atterrir juste
L'effet domino sur l'ensemble de ma création
Leçons universelles au-delà du podcast
L'erreur du simple transcodage
Mon premier réflexe a été le plus évident : pourquoi ne pas simplement lire mes articles existants ?
Après tout, j'avais déjà le contenu. Il suffisait de le convertir en format audio.
Première erreur.
En écoutant ces enregistrements, j'ai ressenti un malaise. Cela sonnait faux et artificiel.
Ce qui fonctionne à l'écrit ne se transpose pas naturellement à l'oral. Les rythmes sont différents. Les pauses aussi. Les formulations écrites peuvent sembler pompeuses ou maladroites quand elles sont prononcées.
J'ai compris que chaque médium demande son propre langage, sa propre structure.
L'écrit est réfléchi, ciselé, structuré.
L'oral est vivant, spontané, conversationnel.
Et c'est en plus ce que j'aime dans les podcasts, ces propos naturels, ces partages sans filtre.
L’idée de saisons thématiques
C'est en réfléchissant à ce premier échec que j'ai eu ma première idée : mon podcast devait apporter quelque chose de nouveau.
Non pas une redite de ma newsletter, mais un complément.
L'idée de saisons thématiques est née de cette réflexion.
J'ai de nombreux sujets à partager, mon parcours d'investisseur immobilier, mon quotidien de gestion des gîtes, les obstacles à mettre en oeuvre ma constellation professionnelle, ce qui m'a fait quitté le monde du salariat, la solitude de l'entreprenariat etc.
Une saison de podcasts signifiera un de ces thèmes explorés en profondeur à travers plusieurs épisodes.
Car je sais que parmi vous, certains sont intéressés par les gîtes mais pas par la constellation, d'autres plus par la partie investissement.
Ma première saison ? Les coulisses de mes gîtes en haute saison - un sujet que j'aborde peu dans mes écrits mais qui se prête parfaitement à une discussion.
Cette approche a donné un sens à mon projet. Mieux encore, elle a transformé mon podcast en outil de préparation pour ma saison 2025, m'obligeant à structurer ma pensée, à anticiper les défis, à clarifier ma vision.
Une double utilité qui a renforcé ma motivation.
Si un projet créatif vous semble difficile à concrétiser, demandez-vous : comment pourrait-il servir plusieurs objectifs à la fois ?
Cette synergie peut être le moteur qui vous propulse au-delà des obstacles.
Le mirage de la vidéo (et la prison de la perfection)
Boostée par cette nouvelle direction, j'ai voulu aller plus loin.
Pourquoi se contenter d'audio quand on peut ajouter de la vidéo ?
Un nouveau piège.
La vidéo a multiplié les contraintes :
Préparation physique
Installation technique complexe (pour moi)
Éclairage adéquat
Cadrage à gérer
Expression faciale à surveiller
Et surtout, elle a tué ma spontanéité.
Face à la caméra, je me suis retrouvée paralysée entre deux extrêmes :
soit improviser totalement (et perdre le fil)
soit suivre un script à la lettre (et sonner peu naturelle).
Dans les deux cas, ma voix authentique disparaissait.
Ces contraintes ne m'ont pas stimulées - elles m'ont étouffés.
La vertu de viser plus haut pour atterrir juste
Je me souviens d'une formation commerciale qui m'avait marquée il y a des années. La formatrice expliquait un principe simple mais puissant :
"Au lieu des 100%, visez 140% pour atteindre 120%".
L'idée ? En plaçant la barre plus haut que nécessaire, on dépasse souvent l'objectif initialement visé.
Je crois que c’est la seule formation professionnelle qui m’ait autant marquée.
Avec le recul, je réalise que mon aventure podcast illustre parfaitement ce principe.
En visant "trop haut" avec l'ambition vidéo, j'ai été forcée de :
Réfléchir profondément à mon identité visuelle car je voulais y injecter des inserts à certains moments.
Définir des couleurs, une typographie, un style cohérent avec ma newsletter.
Penser "image de marque" plutôt que simple contenu one-shot.
Même si j'abandonne finalement la vidéo, ces réflexions n'ont pas été vaines. Elles ont enrichi ma vision et m'ont permis d'atterrir à un niveau supérieur à mon idée de départ.
Je n'aurais peut-être jamais poussé aussi loin ma réflexion en visant simplement un podcast audio “basique”.
L'effet domino sur l'ensemble de ma création
Le plus surprenant ? L'impact collatéral sur ma newsletter.
En travaillant sur mon podcast, j'ai été confrontée à des questions fondamentales que j'avais négligées :
À qui je m'adresse vraiment ? Qui sont mes personas ?
Quelles sont les valeurs que je souhaite transmettre ?
Quelle est ma mission, mon intention profonde ?
Quel ton me correspond ?
Ces questions, que je repoussais, sont devenues incontournables.
Le podcast a agi comme un révélateur, mettant en lumière le besoin de structurer l'ensemble de mon univers créatif.
C'est toujours surprenant de constater comment un projet peut en nourrir un autre, comment un "échec" dans un domaine peut devenir le catalyseur d'une évolution plus globale.
La redécouverte de la simplicité
Mon dernier apprentissage est peut-être le plus précieux : l'acceptation de l'imperfection.
En abandonnant la vidéo, le script trop précis et l'ambition de tout dire parfaitement, j'ai redécouvert le plaisir de la conversation simple.
Un micro. Ma voix. Des idées à partager. Une structure en épisodes.
C'est tout ce dont j'ai besoin.
Oui, j'oublierai certains points.
Non, tout ne sera pas parfaitement structuré.
Et ce n'est pas grave.
Échec apparent, progrès réel
En finissant cet article, je réalise quelque chose d'important : quand je parle d'un podcast "raté", je me trompe.
Car en réalité, rien n'a été véritablement perdu.
Sur le principe d’ajouter un podcast, j'ai considérablement avancé : j'ai élaboré un concept, créé une structure saisonnière, défini des thèmes.
Que manque-t-il ? Une simple exécution technique, mais tout le fondement est là, solide et réfléchi.
Et la vidéo ? Ce "détour" m'a permis de réaliser des avancées concrètes :
J'ai trouvé le format de caméra qui me convient
J'ai réorganisé mon bureau pour créer un fond professionnel
Je filme régulièrement des contenus dans nos gîtes depuis janvier (et cela m'entraine)
J'ai maîtrisé le workflow technique (vidéos, carte SD, transferts, stockage) et je me rends compte que mon ordinateur tient le coup.
J'ai débroussaillé les bases du montage et trouvé un outil adapté à mon niveau (même si le chemin reste grand).
Ce que je qualifie d'échec se révèle être un investissement.
L'erreur n'était pas de tenter, mais de croire que tout devait se concrétiser immédiatement et parfaitement.
De toutes façons, c'est ce que je prône ici : passer à l'action.
Essayez pour voir ce que cela donne, et surtout ce que cela nous apprend sur nous.
Leçons universelles au-delà du podcast
Cette expérience podcast m'a enseigné des vérités qui dépassent largement le cadre de ce domaine :
La redondance n'est pas l'évolution - Répéter le même message sur différents canaux n'apporte aucune valeur. Chaque médium doit avoir sa propre raison d'être.
La structure libère la créativité - Paradoxalement, c'est en définissant clairement le cadre (les saisons thématiques) que j'ai trouvé de l’inspiration.
La technologie peut devenir une cage dorée - Les outils sont là pour nous servir, pas l'inverse. Quand la technique prend le pas sur le message, il est temps de faire marche arrière et de fuir.
L'imperfection est nécessaire - Les failles, les hésitations, les moments imprévus sont précisément ce qui rend cette création intéressante. La preuve est la décision d'écrire cet article pour le partager.
Viser haut pour atterrir juste - Parfois, c'est en se fixant un objectif ambitieux qu'on dépasse celui qu'on aurait initialement visé.
Chaque projet nourrit l'ensemble - Un projet qui semble échouer peut en réalité servir de catalyseur pour une évolution plus large.
L'échec apparent cache souvent un progrès - L'action crée l'information.
Ces leçons, je compte bien les appliquer à tous mes futurs projets créatifs. Et peut-être, un jour, à ce podcast qui devrait voir le jour.
Intéressé par mon approche? Allons plus loin ensemble
Dans mon dernier article Ressources, je vous partage ma méthode de l'Ikigaï inversé pour créer ma constellation professionnelle.
Accéder aux Ressources - 7€/mois
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Mon offre de mentorat individuel pourrait être la clé de votre transformation financière (mais pas que). Je vous propose un diagnostic gratuit de 20 minutes pour explorer ensemble vos défis et opportunités.
Des questions ou une expérience à partager?
Quel est votre projet en cours ? Partagez vos difficultés pour que nous puissions en discuter.
À bientôt?
Tiffany
PS: Si vous avez manqué mon article précédent sur “les 4 saisons de l'entrepreneur organisé”, vous pouvez le retrouver ici.
Tiffany, ton partage résonne fort. C’est fascinant de voir comment un projet qu’on imagine simple au départ peut révéler des couches insoupçonnées de complexité... et d’apprentissage. Ce que tu dis sur la différence entre l’écrit et l’oral, c’est tellement vrai. On sous-estime souvent à quel point chaque médium a ses propres codes, son propre rythme.
J’écoute très peu de podcasts, et pourtant, c’est un format que j’aimerais explorer un jour en complément de ma newsletter. Comme toi, j’avais pensé simplement lire mes textes. Mais c’est vrai que ça peut sonner faux. Ce qui est fluide et naturel à l’écrit peut vite devenir monotone et forcé à l’oral. C’est exactement ce qui m’a bloquée avec la vidéo : si j’improvisais, je me perdais complètement, et si je suivais un script, ça sonnait trop rigide. Entre le tournage, le montage et mon perfectionnisme, j’ai fini par m’épuiser créativement.
J’aime vraiment ton approche des saisons thématiques. Ça donne une vraie direction à ton podcast, au lieu de juste transposer ta newsletter en audio. Et j’aime comment tu as transformé chaque obstacle en une réflexion qui nourrit ton projet au lieu de l’arrêter. On sent que ce podcast devient plus qu’un simple ajout à ta newsletter, mais un espace à part entière où tu peux explorer autrement ce qui te passionne.
Au final, j’ai l’impression que ton « échec » t’a menée vers un format qui te ressemble plus. Et ça, c’est précieux. Si je lance un podcast un jour, je vais juste parler librement au micro et voir où ça me mène. Et si ça part trop dans tous les sens... eh bien, je couperai au montage haha!
J’ai hâte d’écouter cette première saison.
J’ai hâte d’écouter tes 1ers épisodes !!