Il y a deux ans, j'ai pris une des décisions qui ont transformé ma vie : quitter les réseaux sociaux.
Ce n'était pas prémédité.
Un contenu particulièrement déprimant, publié par une créatrice que j'appréciais, a été l'élément déclencheur en juillet 2023.
Ce jour-là, j'ai décidé d'arrêter.
Mais deux heures plus tard, je me suis retrouvée en train de scroller sur Instagram... sans même avoir conscience d'avoir ouvert l'application.
C'est à ce moment que j'ai compris : il fallait supprimer ces applications de mon téléphone.
Et je n'y suis jamais revenue.
Le vide initial et les réactions
Au début, cette déconnexion a créé un vide.
Les réseaux sociaux (principalement Instagram) étaient devenus mes moments de pause entre deux activités. Comment faire une pause maintenant ?
Mon entourage ne comprenait pas ce choix. On me disait souvent : "Regarde ce que j'ai publié sur Instagram" ou "Tu as vu le post sur Facebook ?".
Ma réponse invariable : "Non, je n'y suis plus."
Beaucoup trouvaient cela étrange, d'autant que j'avais le "profil typique" des utilisateurs actifs sur ces plateformes.
Les surprises de la déconnexion
Ce qui m'a le plus surprise dans cette expérience ?
Les réseaux sociaux ne m'ont pas manqué. Pas une seconde.
Bien sûr, j'ai dû créer de nouvelles habitudes pour mes temps de pause. Mais je n'ai jamais ressenti ce manque dont parlent tant de personnes qui tentent de se déconnecter.
Les changements ont été immédiats et profonds :
Plus de temps disponible : je passais facilement 2-3 heures par jour sur ces applications.
Moins d'envies de consommation : sans exposition constante aux marques, influenceurs et tendances, mes impulsions d'achat ont diminué.
Une préférence marquée pour le contenu long : j'ai redécouvert le plaisir des articles approfondis, des vidéos longues sur Youtube et des livres.
La deuxième vague : la libération des notifications
Il y a trois mois, j'ai franchi une autre étape : repenser ma relation aux notifications, et plus globalement à mon smartphone.
Je l'ai d'abord simplifié radicalement, supprimant de nombreuses applications et passant l'affichage en noir et blanc (je suis revenue à des tons pastel depuis par praticité). Tout ce que je regarde dessus est terne.
Ensuite, j'ai fait le tri dans mes notifications, même celles liées à mes activités professionnelles essentielles comme mes gîtes.
Les notifications de nouvelles réservations ? Supprimées.
Les messages des voyageurs que ma mère gère directement ? Désactivés.
Le principe est simple : si je n'ai pas besoin d'agir immédiatement, je n'ai pas besoin d'être notifiée immédiatement.
Aujourd'hui, si je n'avais pas mes gîtes à gérer, je serais probablement en mode "zéro notification", à l'exception des messages de mon conjoint.
L'impact sur ma constellation professionnelle
Cette double déconnexion a profondément influencé l'équilibre entre mes différentes activités professionnelles.
La plus grande bénéficiaire ? L'écriture et la construction de cette espace Vivre Autrement.
L'espace mental libéré a permis à cette activité de s'épanouir d'une façon que je n'aurais jamais imaginée. Je doute que j'aurais pu développer ainsi mon écriture en restant connectée aux réseaux sociaux.
Même la façon dont je consulte mes emails a changé.
Sans notification, j'y accède délibérément quelques fois par jour - matin, midi et soir. Je n'ai aucune notification sur mon contenu Substack.
Rien ne mérite d'être traité immédiatement.
Le paradoxe de la déconnexion pour une entrepreneure
On pourrait penser qu'abandonner les réseaux sociaux serait problématique pour quelqu'un qui gère une marque de gîtes touristiques.
Comment promouvoir mes hébergements sans Instagram ou Facebook ?
C'est un choix, avec ses avantages et ses inconvénients. Je parle en détail de cette stratégie alternative dans l'épisode de mon podcast sorti vendredi.
Ce qui est certain, c'est que même mes hébergements bénéficient de cette attention plus focalisée. Je suis plus présente et attentive lorsque je les prépare ou lorsque j'interagis avec mes voyageurs.
Pour les arrivées, j'ai mis en place un système simple : je demande aux voyageurs de me confirmer qu'ils sont bien arrivés. Cela me permet de "surveiller" leur arrivée sans être constamment en alerte.
Ma nouvelle relation à l'information
Sans le flux constant des réseaux sociaux, j'ai dû repenser ma façon de rester informée.
Aujourd'hui, mes sources d'information sont plus sélectives et intentionnelles :
Un abonnement à un journal que je consulte en ligne matin et soir
Des newsletters via Substack (que je considère comme un magazine, pas comme un réseau social)
Quelques blogs que je lis de temps en temps
Des livres, beaucoup de livres (actuellement plus de fiction que de développement personnel)
Cette consommation d'information plus délibérée nourrit ma créativité et me donne suffisamment de matière pour avancer dans mes projets.
Les bénéfices inattendus
Au-delà de l'aspect professionnel, cette déconnexion a apporté des bénéfices que je n'avais pas anticipés :
Une qualité de sommeil nettement améliorée : combinée à une routine du soir incluant lecture, bouchons d'oreilles et masque de nuit.
Un niveau de stress globalement réduit : moins d'informations anxiogènes, moins de comparaison sociale.
Une plus grande présence dans l'instant : moins distraite par les notifications et alertes.
Une capacité d'attention reconstruite : capable de me concentrer plus longtemps sur des tâches complexes, même si le chemin est long. C'est le sujet le plus difficile je trouve.
Comment amorcer votre propre déconnexion
Si mon expérience vous parle, voici quelques suggestions pour entamer votre propre déconnexion :
Commencez par identifier vos "triggers" : quels contenus ou interactions vous laissent systématiquement un sentiment négatif ? J'en ai plusieurs malheureusement et j'ai vite compris que j'y serai toujours exposé sur les réseaux lorsque je ne choisis pas le contenu (je ne vais pas lire ou regarder une vidéo-film si un des sujets traités me dérangent trop).
Analysez vos habitudes de pause : comment utilisez-vous les réseaux sociaux dans votre journée ? Quelles alternatives pourriez-vous mettre en place ?
Faites un test court mais radical : supprimez les applications de votre téléphone pendant une semaine. Peut-être que comme moi, cela ne vous manquera pas.
Réorganisez votre environnement numérique : simplifiez votre écran d'accueil, réduisez la vivacité des couleurs, coupez un maximum de notifications, mettez le en mode avion.
Établissez de nouvelles routines pour consulter vos messages : définissez des moments précis dans la journée plutôt que de réagir aux notifications.
Communiquez votre changement : prévenez votre entourage personnel et professionnel pour éviter les malentendus.
Le paradoxe final : plus déconnectée mais plus présente
Ce qui pourrait sembler contre-intuitif est en réalité logique : en me déconnectant des plateformes conçues pour capturer mon attention, j'ai retrouvé la capacité de diriger cette attention là où elle compte vraiment.
Pour ma constellation professionnelle, cela signifie une présence plus importante dans chacune de mes activités :
Une écriture plus régulière et plus fluide
Une gestion plus sereine de mes gîtes
Des interactions de meilleure qualité avec mes lecteurs et clients
Un temps de réflexion préservé pour développer de nouveaux projets
Loin d'être un handicap professionnel, cette déconnexion s'est révélée être un carburant pour ma constellation d'activités.
Elle m'a permis de passer du mode "réaction constante" au mode "action intentionnelle".
Intéressé par mon approche? Allons plus loin ensemble
Dans mon dernier article Ressources, je vous partage ma méthode pour prendre de meilleures décisions solo (que vous soyez salarié ou à votre compte)
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Des questions ou une expérience à partager?
Et vous, avez-vous déjà envisagé une telle déconnexion ? Quelles activités de votre constellation professionnelle pourraient en bénéficier ? Partagez en commentaire ou envoyez-moi un message.
À bientôt?
Tiffany
PS: Si vous avez manqué mon article précédent sur “le premier domino de ma transformation (= le minimalisme)”, vous pouvez le retrouver ici.
PSS: J’écris sur Notes mes nouvelles idées.
Ce qui me fascine, c’est à quel point on tolère l’épuisement numérique comme si c’était un mal nécessaire du métier. Presque une preuve qu’on est "engagé".
Je me demande souvent : pourquoi est-ce qu’on doit encore se justifier de vouloir se déconnecter, alors que c’est l’hyperconnexion qui devrait nous inquiéter?
Ton témoignage me conforte dans cette idée : il ne s’agit pas de se couper du monde, mais de choisir à quoi on veut vraiment prêter attention.
Et si la vraie question, c’était plus "à quoi je dis oui" que "de quoi je me coupe"?
Depuis toujours mes notifications sont désactivées sur toutes mes applis sauf les messages pour mon mari et mes enfants.
J'ai supprimé les applis RS rassemblées sur l'écran, de ce fait, il faut que j'aille chercher l'appli dans la liste, c'est plus long, une friction qui peut mener à renoncer.
J'ai mis en place des limites de temps aux principaux RS pour prendre conscience du temps passé. Je n'ai jamais été redactrice, simplement "suiveuse"(et inactive jamais de commentaires).
Instagram : plus je recentre sur des centres d'intérêts et pas sur des personnes, moins je l'utilise, j'y vais pour de l'inspiration. Et de moins en moins.
FB : jamais été active, j'y vais désormais pour les groupes (centres d'intérêts encore une fois) donc j'y passe vite.
Je découvre substack depuis quelques semaines et c'est vrai que j'y vois un réseau dédié au temps long, me rappelant les blogs.
Je ne les supprimerai pas (c'est notamment un moyen de communiquer avec ma fille : le partage d'une photo ou d'une vidéo comme un coucou par exemple.)
Mais je suis de moins en moins consommatrice.
Mon suivi de "bien être numérique" ne baisse pas pour autant mais les applis consultées sont en lien avec des besoins ponctuels.
Pas encore idéal mais j'avance 🙂